Trop de prudence tue la croissance. A la suite des dernières crises financières, les dirigeants européens et mondiaux ont décidé, avec raison, de règles destinées à éviter de nouvelles crises : « Plus jamais ça ! » Ils ont alors délégué la tâche (complexe) de définir et de mettre en œuvre de nouveaux contrôles, règles et supervisions à des régulateurs administratifs autonomes. Chaque régulateur d’un secteur de la finance (banques, assurances, marchés financiers, investisseurs individuels) a donc fait de son mieux pour évacuer, ou réduire au maximum, le risque au sein de son champ de compétence, comme demandé. Ainsi les règles bancaires (Bâle III) font tout pour que les banques ne créent plus de risque systémique. Celles-ci ne prêtent donc plus qu’à des projets très peu risqués et avec parcimonie. Bâle III et les contraintes imposées par la BCE (il ne coûte rien à une banque d’acheter de la dette d’Etat, mais il lui coûte beaucoup de financer des entreprises nouvelles) aboutissent à ce que les banques financent largement les Etats, mais pas assez les projets risqués.