Résumé
Les fondements utilitaristes d’un gouvernement limité sont instables, dans la mesure où ils supposent des individus rationnels et cohérents. L’hypothèse d’agent rationnel faite par les économistes a récemment été l’objet d’attaques soutenues. L’économie comportementale a suggéré que les individus sont en proie à des biais irrationnels et des incohérences. L’auteur explique comment ces développements ont mené à un post-utilitarisme, qui justifie des interventions paternalistes de l’Etat via des « impôts sur le vice », des interdictions directes ou de nouvelles obligations. La responsabilité individuelle est sévèrement dépréciée, tout comme la confiance dans les marchés. Il conclut que les défenseurs de la liberté individuelle doivent s’éloigner du raisonnement utilitariste, réaffirmer les valeurs fondamentales d’autonomie et de responsabilité, et définir les limites strictes du champ d’intervention du gouvernement.
Référence
Gilles Saint-Paul, « Liberté et société post-utilitariste », TSE Working Paper, n° 12-339, septembre 2012.
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Publié dans
TSE Working Paper, n° 12-339, septembre 2012