Li YU soutiendra publiquement sa thèse en économie le lundi 12 juin 2023 (Auditorium 3)
« Essays on Macro-Finance and Uncertainty »
Directeur de thèse : Patrick Fève
Pour assister à la soutenance, merci de contacter le secrétariat Christelle Fotso Tatchum
Les membres du jury sont :
- Patrick Fève, Toulouse School of Economics, UT Capitole, Superviseur
- Fabrice Collard, CNRS, Toulouse School of Economics, Président
- Martial Dupaigne, Université de Montpellier, TSE, examinateur
- Melika Ben Salem, Université Gustave Eiffel, examinatrice
Résumé :
Cette thèse se compose de quatre chapitres indépendants qui étudient les intermédiaires financiers et l'incertitude d'un point de vue macroéconomique.
Le premier chapitre fournit de nouvelles preuves empiriques sur l'hétérogénéité au sein des intermédiaires financiers, à savoir l'ensemble des banques commerciales et parallèles. À l'aide d'un modèle VAR structurel, nous menons deux séries d'expériences pour explorer la réaction de différents secteurs bancaires à différents chocs. Dans les premières expériences, nous adoptons des méthodes d'identification à court terme et par procuration pour vérifier leur réaction aux chocs de politique monétaire et découvrons que le même choc monétaire de contraction déclenche des réponses différentes dans les banques commerciales et les entreprises parrainées par le gouvernement (GSE). Dans la deuxième expérience, nous utilisons la méthode d'identification de la part maximale pour déterminer respectivement les chocs qui affectent le plus les banques et les shadow banks. Les chocs diffèrent probablement fortement d'une banque commerciale à l'autre et d'une GSE à l'autre, mais les banques parallèles commerciales et privées peuvent être étroitement liées. Ces résultats confirment que la compréhension de l'hétérogénéité et de l'interdépendance du secteur bancaire est essentielle pour garantir l'efficacité des politiques et la stabilité économique. Par conséquent, une supervision et une réglementation sectorielles du système bancaire sont nécessaires pour surveiller la propagation et l'amplification des chocs par le système financier.
Le deuxième chapitre étudie l'impact de la politique monétaire sur l'allocation de crédit des banques opérant à l'échelle mondiale. Nous développons un cadre analytique pour la banque mondiale basé sur une approche de portefeuille. Dans le modèle, les banques mondiales allouent leurs prêts aux emprunteurs nationaux et étrangers pour des avantages de diversification, mais les prêts étrangers comportent une incertitude plus élevée en raison des frictions transfrontalières. La gestion de l'incertitude est coûteuse et dépend de la rentabilité des banques tirée par les marges entre les taux débiteurs et créditeurs. Par conséquent, l'effet de la politique monétaire expansionniste sur l'allocation des prêts bancaires dépend de l'État. En période de taux d'intérêt bas et de bilans importants, une nouvelle baisse des taux d'intérêt diminue la rentabilité des banques et a des effets opposés sur les prêts nationaux et étrangers, augmentant ainsi la préférence nationale. En étendant le modèle à une configuration d'équilibre général dynamique avec des rigidités nominales, nous constatons qu'avec le rééquilibrage des portefeuilles des banques mondiales, la période prolongée de taux d'intérêt bas s'accompagne d'un biais domestique élevé et persistant, ce qui est cohérent avec l'hypothèse empirique l'observation des variations du biais national des banques, et l'efficacité globale de la politique monétaire est compromise.
Le troisième chapitre examine empiriquement le biais national des banques opérant à l'échelle mondiale. Nous recueillons des données trimestrielles au niveau national pour les deux dernières décennies et calculons l'indice de biais bancaire. Les banques ont affiché un biais national en forme de V pour de nombreux pays au cours des deux dernières décennies. Ensuite, nous analysons les moteurs du biais national des banques à l'aide d'un modèle vectoriel autorégressif structurel sur des données américaines. Les résultats montrent que l'incertitude étrangère explique plus de quarante pour cent de la variation du biais national, mais que l'incertitude nationale n'a pas d'effet inverse symétrique. De plus, le taux directeur augmente puis supprime le biais national des banques. Nous étendons l'analyse à tous les pays de notre échantillon à l'aide d'un modèle de régression de panel et trouvons des schémas similaires pour l'incertitude et les effets de la politique monétaire. Enfin, nous étudions la cyclicité du biais du pays d'origine des banques et confirmons que le biais est corrélé négativement avec la production intérieure, ce qui indique que les fluctuations économiques intérieures peuvent se répercuter sur les pays étrangers par le biais des variations mondiales de la quantité de prêts bancaires.
Le dernier chapitre explore différents types de chocs d'incertitude résultant de différents types d'actifs financiers, avec des preuves empiriques et un cadre théorique. Premièrement, en appliquant de nouvelles méthodes d'identification dans les modèles d'autorégression structurelle (SVAR) sur différentes catégories d'actifs, nous fournissons de nouvelles preuves de l'hétérogénéité des réponses des variables économiques réelles aux chocs d'incertitude. Nous montrons que les chocs d'incertitude générés par la volatilité des actions ont moins d'impact que la volatilité de l'or dans la période post-crise. Les deux types de chocs d'incertitude induisent des changements dans le sentiment des investisseurs et des ménages. Sur la base de ces résultats, nous esquissons un cadre théorique simple qui illustre comment l'incertitude fondamentale, les caractéristiques spécifiques aux actifs et les facteurs comportementaux non fondamentaux contribuent aux volatilités des actifs, ce qui explique potentiellement les hétérogénéités des chocs d'incertitude identifiés.