Philipp WANGNER soutiendra publiquement ses travaux de thèse mercredi 12 juillet à 19:00 (Zoom)
Titre de la thèse : « Essays in Macroeconomics»
Directeur de thèse : Professeur Patrick Fève
Pour assister à la conférence merci de contacter le secrétariat de l'école doctorale Christelle Fotso Tatchum
Les membres du jury sont :
- Patrick Fève, Toulouse School of Economics, Université Toulouse Capitole, Directeur de thèse
- Fabrice Collard, CNRS, Toulouse School of Economics, Président
- Corina Boar : Assistant Professor, New York University Rapporteure
- Adrien Auclert :Assistant Professor, Stanford University Rapporteur
Résumé :
Cette thèse présente trois essais indépendants en macroéconomie. Le Chapitre 1, co-écrit avec Alexandre Gaillard, étudie les implications macroéconomiques des politiques de stabilisation lorsque l’inégalité, les cycles économiques et la croissance technologique à long terme interagissent. Les résultats suggèrent que les politiques discrétionnaires visant à stabiliser la production à court terme en augmentant la demande globale peuvent simultanément entraver à la reprise à long terme après un ralentissement économique en réduisant l'investissement innovant. Tout d‘abord, nous dérivons les conditions dans lesquelles un arbitrage entre la stabilisation à court terme et celle à long terme se produit en utilisant un modèle analytique. Ensuite, nous élaborons un modèle quantitatif à grande échelle de l'économie américaine. Nous évaluons quantitativement cet arbitrage potentiel dans le cas d’une prolongation temporaire de la durée de l'assurance chômage. Lorsque cette politique est financée par une plus grande progressivité de l'impôt, nous quantifions des gains substantiels de stabilisation de la production à court terme avec un multiplicateur de 1,20 après un an, mais au prix d'une production à long terme durablement plus faible avec un multiplicateur de -0,20. Pour éviter un tel arbitrage, notre analyse suggère de financer les politiques de stabilisation en émettant de la dette publique ou en déplaçant l'incidence fiscale sur les ménages de la classe moyenne.
Dans le Chapitre 2, Alexandre Gaillard et moi-même étudions les implications macroéconomiques de l'imposition de la richesse. Empiriquement, les ménages riches investissent une fraction plus importante de leur patrimoine dans des actifs risqués. Ce phénomène est le résultat de deux canaux distincts. Les ménages riches peuvent investir différemment en raison de l'hétérogénéité d'une compétence spécifique (dépendance de type) ou parce que la richesse elle-même incite les ménages riches à entreprendre des investissements plus risqués (dépendance d'échelle). Dans un premier temps, nous soutenons que plusieurs cadres existants étudiant les implications macroéconomiques de l'hétérogénéité de l'investissement reposent sur une combinaison particulière de dépendance de type et d'échelle. Dans un deuxième temps, nous montrons que la distinction entre ces deux types de dépendance est cruciale. Dans le cas d'une dépendance de type, l'imposition de la richesse renforce la sélection des agents ayant des compétences élevées en matière d'investissement parmi les riches. Lorsque les rendements du patrimoine reflètent la productivité du capital, l'imposition du patrimoine à un taux élevé est optimale car elle augmente la productivité. En cas de dépendance d'échelle, un impôt sur le patrimoine réduit les investissements productifs, ce qui rend optimale une subvention au patrimoine. Dans un modèle de référence calibré sur l'économie américaine pour intégrer ces deux canaux, un impôt sur la fortune positif de 0,8% au-delà d'un seuil d'exonération de 550 000 dollars est optimal.
Dans le Chapitre 3, Li Yu et moi-même étudions l'impact de la politique monétaire sur l'allocation de crédit des banques opérant à l'échelle mondiale. Dans ce cadre, les banques répartissent leurs prêts entre emprunteurs nationaux et étrangers pour des raisons de diversification, mais les prêts étrangers sont plus incertains en raison de frictions d'information transfrontalières. La gestion de l'incertitude est coûteuse et dépend de la rentabilité des banques. Notre résultat principal montre que l'effet d'une politique monétaire expansionniste sur l'allocation des prêts par les banques dépend de l'état. Lorsque les taux d'intérêt sont bas et que les bilans sont importants, une nouvelle baisse des taux d'intérêt diminue la rentabilité des banques et a des effets opposés sur les prêts nationaux et étrangers, ce qui accroît la préférence nationale. Enfin, nous étayons nos conclusions par de nouvelles données empiriques.