Tim Ederer soutiendra publiquement ses travaux de thèse intitulés
«Essays in Labor Economics : Empirical Models of Two-Sided Matching and Teacher Spatial Sorting »
Lundi 26 juin 2023, 14h00 Auditorium 3 (bâtiment TSE)
Directeurs de thèse : Professeurs Matteo Bobba et Thierry Magnac
Pour assister à la présentation publique, merci de contacter le secrétariat Christelle Fotso Tatchum
Les membres du jury sont :
Matteo BOBBA:Professeur Assistant, Université Toulouse Capitole, Directeur de thèse
Thierry MAGNAC:Professeur, Université Toulouse Capitole, Do-Directeur
Gabrielle FACK:Professeur, Université Paris-Dauphine (PSL), Présidente
Caterina CALSAMIGLIA COSTA : Professeur, IPEG Barcelone, Rapporteure
Yinghua HE :Professeur assistant, Université Rice, Rapporteur
Résumé :
Cette thèse est composée de trois chapitres ayant deux objectifs principaux : (i) élargir notre compréhension du contenu empirique des modèles d'appariement en développant de nouveaux outils méthodologiques et (ii) appliquer ces outils pour comprendre les causes et les conséquences des inégalités spatiales d'accès aux enseignants qualifiés afin de proposer des recommandations politiques concrètes.
Dans le premier chapitre de cette thèse, je développe un modèle statique d'appariement unifiant les cas one-to-one et many-to-one sans transferts et j'étudie comment des données sur des appariements réalisés peuvent être utilisées pour identifier et estimer les préférences des agents participants. Je constate que, sous des hypothèses parcimonieuses sur les préférences, on ne peut identifier que la fonction de surplus à la fois dans le cas one-to-one et many-to-one. Je concilie cette conclusion avec des résultats à priori contradictoires venant de la littérature. Je propose ensuite des moyens de surmonter ce résultat négatif à la fois dans le cas one-to-one et many-to-one, rendant ces outils applicables à un plus large éventail de contextes, tels que les marchés du travail ou le marché du mariage.
Dans le deuxième chapitre, co-écrit avec Matteo Bobba, Gianmarco León-Ciliotta, Christopher Neilson et Marco Nieddu, nous montrons que l'augmentation de la rémunération des enseignants dans les écoles rurales est efficace pour réduire les inégalités spatiales de réussite des élèves et nous fournissons des outils pour concevoir de telles politiques en minimisant leur coût. En exploitant un changement inconditionnel dans la structure de la rémunération des enseignants au Pérou, nous fournissons d'abord une preuve causale qu'une augmentation de 30% des salaires dans les zones rurales a attiré des enseignants de meilleure qualité, ce qui s'est traduit par une augmentation moyenne des scores des élèves aux tests de 0,33 à 0,38 écarts types. Nous utilisons ensuite des données détaillées sur les offres d'emploi et les candidatures pour identifier et estimer les élasticités de l'offre de travail des enseignants sous des hypothèses minimales. Cela nous permet de concevoir une procédure qui fournit systématiquement la distribution des salaires qui modifie l'offre de travail de manière à atteindre un objectif social donné à un coût minimal. Nous utilisons ces outils pour concevoir deux politiques de primes salariales qui permettraient soit (i) d'attirer au moins un enseignant certifié dans chaque école, soit (ii) de combler l'écart entre les zones urbaines et rurales en matière de qualité des enseignants.
Enfin, dans le troisième et dernier chapitre, je fournis une explication unifiée pour la pénurie d'enseignants qualifiés dans les zones rurales. Pour ce faire, je construis un modèle empirique d’appariement dynamique pour lier les préférences des enseignants et des écoles avec l’allocation d'équilibre et les flux d'emploi à emploi. Je montre que cette fonction est inversible de sorte que les préférences peuvent être identifiées et estimées à partir des appariements observés. En utilisant ces outils sur des données de panel sur l'affectation des enseignants du secteur public au Pérou, je montre que la désagrégation spatiale de la demande de travail couplée à la concentration de l'offre de travail dans les villes implique l'existence d'une « job ladder » spatiale. Par conséquent, les enseignants de faible qualité sont déplacés vers les écoles rurales et se dirigent vers les écoles urbaines en gravissant les échelons une fois qu'ils ont accumulé suffisamment d'expérience et de compétences. Cette mobilité des enseignants amplifie ainsi l'écart entre les zones urbaines et rurales de qualité d’enseignement d'un tiers. Je montre ensuite que des contrats de salaire dynamiques peuvent largement atténuer cet effet en favorisant la rétention des enseignants dans les zones rurales.