Vatsala SHREETI soutiendra sa thèse en sciences économiques le 7 juillet à 15h00 en zoom.
« Three essays on technology adoption in emerging markets »
Directeurs de thèse : Professeur Renato GOMES et Stéphane STRAUB
Pour assister à la soutenance publique, merci de contacter le secrétariat Elvire Jalran.
Les membres du jury sont :
- Renato GOMES, Toulouse School of Economics, UT1 Capitole, Directeur de thèse
- Stéphane STRAUB, Toulouse School of Economics, UT1 Capitole, Co-directeur de thèse
- Isis DURRMEYER, Toulouse School of Economics, UT1 Capitole, Examinateur
- Helena PERRONE, University of Mannheim, Rapporteure
- Tommaso VALLETTI, Imperial College London, Examinateur
- Daniel BJORKEGREN, Brown University, Rapporteur
Résumé :
Cette thèse étudie l’adoption de technologies dans les pays en développement. Dans le chapitre I, j’étudie l’adoption des smartphones en Inde. Les smartphones sont devenus le principal appareil grâce auquel les habitants des pays en développement peuvent accéder aux avantages d’une numérisation généralisée. Cependant, la plupart des utilisateurs de téléphones mobiles dans les pays en développement continuent d’utiliser des téléphones basiques de faible qualité. Ce chapitre développe un modèle structurel de la demande des consommateurs et de l’offre des entreprises pour comprendre les principaux moteurs de l’adoption des smartphones. Je trouve que les gains en qualité des téléphones mobiles et les changements de revenus dans la population sont les principaux facteurs de la croissance des ventes de smartphones en Inde. Compte tenu du rôle central du revenu dans l’adoption de cette technologie, je simule l’impact de subventions ciblées pour les smartphones. Je trouve que, comparées à des réductions d’impôts ad valorem ou à des subventions uniformes, les subventions ciblées sont les moins coûteuses pour le gouvernement et sont les plus efficaces pour la redistribution, étant (presque) entièrement appropriées par les consommateurs.
Le chapitre II porte sur les services financiers numériques. L’utilisation des services financiers numériques dans les pays en développement peut être un outil d’inclusion financière, de lutte contre l’évasion fiscale et de facilitation de la prestation efficace des services publics. En utilisant un événement unique – un processus de démonétisation non annoncé et à grande échelle qui a eu lieu en 2016 en Inde et qui a augmenté les coûts à court terme de la détention d’espèces et de leurs transactions – ce chapitre étudie l’adoption d’une forme spécifique de SFN, à savoir les paiements mobiles, en Inde. Nous constatons que dans les régions où le marché du travail était moins formel, et où les travailleurs étaient plus susceptibles d’être touchés par le processus de démonétisation, ce choc a conduit à une augmentation plus importante de l’utilisation de plateformes mobiles que dans les États où le marché du travail est plus formel. L’effet de cette “expérimentation forcée” fut cependant de courte durée. Au niveau individuel, les personnes les plus exposées au choc étaient plus susceptibles d’adopter les paiements mobiles et cet effet persiste au cours des deux années suivantes. Étonnamment, les effets marginaux du choc pour les femmes fortement exposées étaient presque deux fois plus élevés que pour les hommes fortement exposés.
Dans le dernier chapitre de cette thèse, j’étudie (avec un co-auteur) l’adoption par les entreprises d’une nouvelle technologie dans leur menu de produits. En particulier, nous essayons de comprendre la valeur d’une technologie facilement imitable dans un contexte de marché émergent. Nous étudions l’introduction des portables double SIM sur le marché indien et quantifions la valeur de cette technologie pour les consommateurs. Nous quantifions également l’impact sur les résultats du marché de l’imitation rapide de cette technologie par des entreprises concurrentes. Nous constatons que l’introduction de cette technologie a entraîné une augmentation du surplus du consommateur de 3,1% à 8,9%, et une expansion de la taille totale du marché de 1,8% à 3,3%. Nous constatons également que si l’imitation réduit considérablement le profit de l’innovateur, elle rend également la technologie beaucoup plus abordable pour les consommateurs. Enfin, nous fournissons une borne inférieure du coût pour l’innovateur de la protection de la propriété intellectuelle dans un marché émergent. Nous constatons que cette borne inférieure atteint 12% des bénéfices observés de l’innovateur.