Le 31 mars 2014, Michael Lewis publie un nouveau best-seller (« Flash Boys : a Wall Street Revolt »), annonçant que les traders à haute fréquence truquent le marché. Au même moment, la présidente de la SEC (Securities and Exchange Commission) affirme qu’il n’en est rien : « Les marchés boursiers américains ne sont pas truqués ! » Le lendemain, la SEC condamne le New York Stock Exchange à une amende de 4,5 millions de dollars pour des activités qui se rapportent au trading à haute fréquence. Que penser de cette controverse animée ? Quelles sont les conséquences du trading à haute fréquence ? Doit-il être interdit ?
Grâce à des ordinateurs puissants, des codes informatiques efficaces et des connexions très rapides, les traders à haute fréquence peuvent observer les informations de marché et réagir avec une très grande vitesse. Le marché, aujourd’hui, est un ordinateur. Il reçoit les ordres d’achat et de vente, les stocke dans le carnet et les apparie dès qu’une transaction est possible. Pour être rapidement connectés au marché, les traders à haute fréquence peuvent (moyennant le paiement d’un loyer) placer leur propre ordinateur juste à côté de celui de la Bourse. Le marché vend aussi le droit de placer un grand nombre d’ordres (des centaines ou des milliers) par seconde. De plus, les traders à haute fréquence peuvent acheter la connexion à des transmissions d’information ultra-rapides (par fibre optique ou micro-ondes) entre différentes places de marché (par exemple Chicago et New York). Ces technologies sont coûteuses, mais peuvent être rentable pour les traders, en leur permettant d’observer des informations et de réaliser des transactions avant les autres.