La loi relative à « l'adaptation de la société au vieillissement » a récemment été votée en première lecture à l'Assemblée. Sa mesure phare, d'un coût annuel de 375 millions d'euros, est une revalorisation de l'allocation personnalisée d'autonomie (APA) à domicile financée par la nouvelle Contribution additionnelle de solidarité pour l'autonomie prélevée sur les retraites. L'enjeu est considérable, économique bien sûr - les dépenses publiques liées à la dépendance s'élèvent déjà à 24 milliards d'euros par an, mais également sociétal - 4,3 millions de personnes aident un proche dépendant ; la majorité d'entre eux y consacre en moyenne six heures par jour. Doit-on alors opter pour une prise en charge collective de la perte d'autonomie, dans l'esprit de notre protection sociale, ou plutôt considérer qu'elle relève de l'initiative personnelle ?
Dans le cas de l'assurance-maladie, il faut laisser un petit « reste à charge » aux assurés, pour les inciter à ne pas trop consommer de soins ou de médicaments superflus. A l'Etat de prendre en charge tout le reste : lorsqu'un individu tombe gravement malade, la couverture maladie doit être complète dès lors que notre choix de société est l'accès au soin pour tous. Le débat public-privé est alors anecdotique : un rapport du Conseil d'analyse économique d'avril dernier, auquel a participé notre nouveau prix Nobel d'économie, propose ainsi de fusionner l'assurance-maladie et les complémentaires privées en un système unique et obligatoire.
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