Ce débat a eu lieu dans le cadre de la quatrième édition du Sommet du Bien Commun, organisé conjointement par TSE, Challenges et Les Echos-Le Parisien Evénements. Les 13 et 14 juin 2024, économistes, décideurs économiques, représentants des pouvoirs publics et de la société civile se sont réunis pour réfléchir à une question centrale : Qui paiera pour le bien commun?
Pour résoudre la question de la décarbonation de la mobilité, nous pouvons notamment compter sur les technologies innovantes. Mais celles-ci font face à des difficultés.
L’hydrogène ne concerne, pour l’heure, que les trains et les bus. Il n’est pas envisagé de l’utiliser pour les voitures du “quotidiennes”.
Si l'hydrogène a l’avantage de stocker l’électricité et de pouvoir être utilisée directement dans certains moteurs, son rendement énergétique n’est pas toujours intéressant. Par ailleurs cette énergie est aujourd’hui d’origine fossile.
Concernant la généralisation de la mobilité électrique, encore faut-il pouvoir produire l’électricité nécessaire ! Pour un parc automobile 100% électrique, il faudra plus d’EPR, de panneaux photovoltaïques et d’éoliennes, ainsi que des infrastructures de recharge. Ce qui n’est pas gagné.
Miser sur ces nouvelles technologies est une bonne chose et il faut les encourager en finançant la recherche, mais il n’est pas certain que l’on puisse compter sur elles pour atteindre les objectifs du Green Deal de l’UE. Par ailleurs, ces technologies ne verront le jour que si elles sont compétitives par rapport aux énergies fossiles. Or, il y a une résistance sociale à la taxation du carbone.
Le vrai sujet est de préparer, à court terme, les conditions économiques d’une mobilité optimisée, résiliente et inclusive, passant par des solutions coopératives et le partage des données. Ces solutions ont pour noms : péages urbains, MaaS (« Mobility as a Service »), accès prioritaires des transports en commun aux infrastructures routières. Ce n’est pas certain qu’aujourd’hui nous investissions dans cet axe stratégique à la hauteur des enjeux.
Article publié dans Challenges, juin 2024
© Anaëlle Raguet © Franck Foucha