Ce débat a eu lieu dans le cadre de la quatrième édition du Sommet du Bien Commun, organisé conjointement par TSE, Challenges et Les Echos-Le Parisien Evénements. Les 13 et 14 juin 2024, économistes, décideurs économiques, représentants des pouvoirs publics et de la société civile se sont réunis pour réfléchir à une question centrale : Qui paiera pour le bien commun?
Enlever 1 tonne de CO2 par an de notre empreinte carbone réduirait la fonte des glaces de 4 m3 et prolongerait notre espérance de vie de 6 heures. C’est ce que montre une récente étude sur ce sujet, soulignant l’importance de l’action individuelle. Mais pour agir, encore faut-il savoir. Une transition juste sera d’abord une transition informée, lors de laquelle les citoyens auront suffisamment de connaissance pour prendre des décisions éclairées. Ils sauront ainsi que leurs actions comptent et qu’il existe des milliers d’effets concrets et positifs lorsque l’on agit pour le climat.
Pour autant, peu de personnes sont prêtes à faire plus de sacrifices que les autres, surtout dans le contexte inégalitaire actuel. Pourquoi les plus pauvres, qui subissent déjà de facto une certaine sobriété, devraient-ils en faire plus, alors que ce sont les 5 % les plus riches de la planète qui émettent le plus de gaz à effet de serre ? Il faut réfléchir à comment compenser et de rééquilibrer pour une meilleure équité.
Les premières études sur le lien entre changement climatique et comportement l’ont montré : lorsque des gens apprennent que leurs voisins consomment plus d’eau ou d’électricité, ils sont plus enclins à fournir des efforts. Mais à l’inverse, ceux qui étaient les “bons élèves”, ont tendance à adopter un comportement moins vertueux.
Plus globalement, c’est le sens de notre existence qu’il faudrait repenser. Sommes-nous heureux grâce aux produits ou aux services que nous achetons ? En imaginant des structures et des systèmes qui permettraient d’avoir le choix entre emprunter et acheter, nous pourrions réduire l’incitation à la consommation qui freine aujourd’hui la transition.
Article publié dans Challenges, juin 2024
© Anaëlle Raguet © Franck Foucha