Ce débat a eu lieu dans le cadre de la quatrième édition du Sommet du Bien Commun, organisé conjointement par TSE, Challenges et Les Echos-Le Parisien Evénements. Les 13 et 14 juin 2024, économistes, décideurs économiques, représentants des pouvoirs publics et de la société civile se sont réunis pour réfléchir à une question centrale : Qui paiera pour le bien commun?
Cela aura pris près de 30 ans, mais le constat du changement climatique est désormais acté. Depuis le Sommet de la Terre à Rio en 1992, les climatologues et les scientifiques se sont battus pour faire prendre conscience à la société du péril auquel nous allions faire face. Leur combativité est inspirante, nous devrions leur être reconnaissants.
En parallèle, des innovations technologiques formidables nous ont permis d’avancer dans le bon sens. La baisse du coût des énergies renouvelables (les batteries, les panneaux photovoltaïques, les éoliennes) et des voitures électriques, l’arrivée de substituts à la viande, l’émergence de technologies de capture du carbone, tout cela a été rapide, inattendu, et tout aussi impressionnant. Quels progrès du génie humain !
Ces avancées ont été en partie acquises grâce à des interventions publiques, dans lesquelles l'Europe a été leader : marché du carbone, subventions aux renouvelables et aux véhicules électriques, etc. Les Etats-Unis ont suivi, avec l’Inflation Reduction Act, une loi de 369 milliards de dollars sur dix ans pour soutenir l'industrie verte. Mais il y a eu quelques échecs, comme le marché de la compensation carbone, qui est en pleine crise.
L’avenir reste inquiétant, surtout pour les habitants de régions tropicales ou sub-sahariennes. Des compensations sont primordiales pour les aider à un développement plus vert et surtout à faire face aux conséquences du changement climatique. Les initiatives récentes de taxation mondiales portées par le G20 sont les bienvenues, car le défi est immense. Il faudra aussi sans doute se préparer à gérer la géoingéniérie et peut-être de grandes migrations. Des défis d'ampleur pour la gouvernance mondiale.
Article publié dans Challenges, juin 2024
© Anaëlle Raguet © Franck Foucha