L’expansion de l’apprentissage en France a essentiellement bénéficié aux jeunes déjà diplômés, notamment ceux du supérieur.
En Allemagne, en Australie, en Autriche ou en Suisse, l’apprentissage joue un rôle clef pour insérer les jeunes peu ou pas diplômés dans l’emploi. Ce n’est malheureusement pas le cas en France, où, pourtant, les effectifs d’apprentis ont crû de 211.000 en 1992 à 405.000 en 2013. De fait, l’expansion de l’apprentissage en France a essentiellement bénéficié aux jeunes déjà diplômés, notamment ceux du supérieur, dont la part dans les entrées en apprentissage est passée de 1 % du total en 1992 à 14 % en 2010. Durant cette période, la proportion des apprentis sans diplôme préalable a chuté de 60 % à seulement 35 %. Or, ce sont justement ces jeunes pour lesquels le dispositif de l’apprentissage est le plus utile en termes d’insertion professionnelle. En laissant ces jeunes de côté, l’apprentissage ne joue pas le rôle d’insertion et de correction des inégalités sociales que l’on peut en attendre. Comment en est-on arrivé là ?