Ce débat a eu lieu dans le cadre de la troisième édition du Sommet du Bien Commun, organisé conjointement par TSE, Challenges et Les Echos-Le Parisien Evénements. Les 1er et 2 juin 2023, économistes, décideurs économiques, représentants des pouvoirs publics et de la société civile se sont réunis pour réfléchir à une question centrale : comment sauver le bien commun ? Avec plus de 1300 participants et des échanges riches, cette troisième édition confirme l’importance d’évoquer ensemble les enjeux de demain concernant le climat, la mobilité, l’alimentation, l’inflation, mais aussi la santé et l’intelligence artificielle.
C’est un sujet qui occupe de plus en plus l’espace médiatique ces dernières années, et avec cela l’esprit des Françaises et des Français qui sont de plus en plus sensible aux maltraitances animales.
Pour Nicolas Treich, économiste à TSE et chercheur à l’Inrae, “il serait temps que la France se dote d’un Secrétariat à la condition animale”. C’est selon lui une des voies qui reste aujourd’hui insuffisamment explorées, avec celle de la finance qui “doit avoir des pratiques plus vertueuses incluant ces problématiques.”
A l’échelle de la population en tout cas, le changement est déjà en marche, comme le rappelle Brigitte Gothière, présidente et co-fondatrice de l’association L214 : “65 % des Français estiment que l’on peut se passer de l’élevage”, pointe-t-elle. Ce chiffre est probablement la conséquence, entre autres, de la visibilité donnée par son association. Comme le souligne Nicolas Treich : “Ces vidéos très réalistes et crédibles ont créé une vraie émotion.”
Un sentiment que Laurence Parisot, président de Citi France et vice-président de la Fondation droit animal, partage : “Qu’on ait une sensibilité exacerbée ou pas, nous devons admettre que nous sommes d’une cruauté absolue depuis des millénaires avec les animaux.”
Un milliard d’animaux tués chaque année
Brigitte Gothière rappelle qu’“on n’a jamais autant élevé, pêché, tué d’animaux en France comme dans le monde, alors qu’on n’en a pas besoin. Un milliard d’animaux terrestres sont tués chaque année en France et 80% proviennent d’élevages intensifs”.
Également présent lors de cet échange, Jean-Baptiste Voisin, directeur de la stratégie chez LVMH, souligne que les fermes de crocodiles avec lesquelles travaille l’entreprise de luxe disposent d’un guide qui est devenu la norme des agences de certifications.
A l’instar de LVMH, des évolutions positives sont perceptibles selon Brigitte Gothière qui cite notamment la loi qui défend de broyer les poussins mâles et les campagnes visant à interdire les poules pondeuses en cage.
- Extraits de l’article de Challenge
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