Ce débat a eu lieu dans le cadre de la troisième édition du Sommet du Bien Commun, organisé conjointement par TSE, Challenges et Les Echos-Le Parisien Evénements. Les 1er et 2 juin 2023, économistes, décideurs économiques, représentants des pouvoirs publics et de la société civile se sont réunis pour réfléchir à une question centrale : comment sauver le bien commun ? Avec plus de 1300 participants et des échanges riches, cette troisième édition confirme l’importance d’évoquer ensemble les enjeux de demain concernant le climat, la mobilité, l’alimentation, l’inflation, mais aussi la santé et l’intelligence artificielle. Retrouvez tout au long de cette série des résumés des débats. Vous pouvez les visionnez dans leur entièreté ici.
Les Accords de Paris, signés en 2015, devaient marquer un tournant dans la lutte contre le changement climatique. Huit ans après la COP 21, l’objectif de limiter l’augmentation de la température planétaire à 1,5 degrés Celsius semble difficilement atteignable.
Lors du Sommet du Bien Commun 2023, Claude Crampes, professeur émérite à TSE et spécialiste des questions d’énergie, notamment d’électricité, a dressé le constat suivant : “Pour atteindre la neutralité carbone en 2050, il faudra tripler la production d’électricité, et ainsi parvenir à abandonner les énergies fossiles émettrices de gaz à effet de serre.”
Mais cette trajectoire pose un certain nombre de défis. “Etant donné que l’électricité ne se stocke pas, il faudra investir, non seulement dans des capacités de production nouvelles, mais aussi dans des réseaux pour acheminer l’électricité jusqu’aux lieux de consommation.” L’économiste ajoute que des moyens de stockage seront également nécessaires pour compenser l’intermittence des énergies renouvelables. Enfin, pour faire face aux enjeux liés aux transports dits “verts”, il faudra développer des réseaux de productions et de recharge.
Langage commun
Les transports, c’est justement le cœur des activités de Getlink. Son directeur général, Yann Leriche, souligne qu’à l’heure actuelle, le réseau ferré français n’est que partiellement électrifié. Certains trains fonctionnent donc toujours au diesel. “Nous avons signé un partenariat avec le groupe agro-industriel Avril pour récupérer de l’huile de colza et l’utiliser pour faire rouler nos trains. Cela nous permettra de réduire nos émissions de CO2 de 60% pendant les dix prochaines années.”
Comme Getlink, de nombreuses entreprises se fixent aujourd’hui des objectifs, en écho aux Accords de Paris, telles qu’ExxonMobil, présent au Sommet du Bien Commun par la voix de son président Europe, Philippe Ducom. Il explique qu’ "une division ‘solutions bas carbone’ [a été créée] dans laquelle nous allons investir 17 milliards de dollars d’ici 2027, et ce, en nous appuyant sur trois technologies, la capture et le stockage de CO2, les biocarburants et l’hydrogène vert".
Si chacun expose ses volontés et objectifs, Lucile Schmid, vice-présidente du think tank La Fabrique Ecologique, insiste sur le fait que “la difficulté à laquelle on est confronté n’est pas seulement la question du bien commun mais la question du langage commun. Il y aura-t-il un jour un langage commun entre les activistes, les économistes, les chefs d’entreprises ?” Selon elle, le langage économique “doit être un langage commun sur l’écologie”.
- Retrouvez la biographie de Claude Crampes
- Extraits de Challenges