Ce débat a eu lieu dans le cadre de la quatrième édition du Sommet du Bien Commun, organisé conjointement par TSE, Challenges et Les Echos-Le Parisien Evénements. Les 13 et 14 juin 2024, économistes, décideurs économiques, représentants des pouvoirs publics et de la société civile se sont réunis pour réfléchir à une question centrale : Qui paiera pour le bien commun?
L’intelligence artificielle a permis d’ouvrir un nouveau champ des possibles en matière de R&D dans le domaine de la santé. Grâce à cette technologie, les laboratoires mettent au point de nouveaux traitements de pointe créés en compilant des quantités très importantes de données, que l’humain, seul, ne pourrait pas traiter. Par exemple, les techniques d’IA permettent les études d’association génétique à grande échelle, afin de découvrir des liens possibles entre gènes et maladies et ainsi orienter la recherche vers de nouveaux traitements.
Pour autant, nous ne pouvons évidemment pas nous passer de médecins et de scientifiques. Si l’IA permet le traitement de très grandes quantités de données, et ce de manière efficace, il arrive parfois aussi qu’elle fasse des erreurs dites de type II, associant de façon erronée des gènes et maladies. Celles-ci sont de toute façon rectifiées par les tests cliniques réalisés ensuite, mais la vision et la connaissance des médecins permet de réajuster et de combiner le meilleur de la technologie et de l’humain. Cette complémentarité importante montre que les connaissances scientifiques ne sont pas encore obsolètes et inutiles face à l’IA.
Ces avancées très positives posent tout de même des questions de régulation sur la propriété, le partage et l’utilisation des données par l’IA. Les Etats se sont saisis de ces sujets. Les décisions qu’ils prendront auront un impact sur leur capacité à innover dans ce domaine.
En attendant, on voit émerger des innovations fascinantes comme la notion de “jumeau numérique virtuel” qui permet, de tester des traitements destinés à des patients sur leur équivalent virtuel pour connaître les conséquences, positives et négatives de ces soins et ainsi les adapter au mieux.
Article publié dans Challenges, juin 2024
© Anaëlle Raguet © Franck Foucha